Au lendemain de la célébration de la Journée Internationale des Droits des Femmes, s’est tenu un panel numérique organisé par Oxfam Ghana sur la place du digital dans la lutte contre les violences faites aux femmes en ligne. Parmi les panélistes, Majoie Houndji, journaliste béninoise et icône de la lutte contre le cyberharcèlement en Afrique de l’Ouest.
Influenceuse béninoise et spécialiste des questions sur les personnes victimes du cyberharcèlement, Majoie Houndji a pris part au webinaire organisé par Oxfam Ghana le 9 mars 2023. Aux côtés d’autres intervenantes comme Djamila Aboubacar, activiste des droits des femmes au Niger et Carine Franckale, data analyst au Burkina Faso, Majoie Houndji a partagé expériences et conseils sur la place du digital dans la lutte contre les violences faites aux femmes. En effet, dans son développement au cours de ce webinaire, l’activiste béninoise a démontré aux participants comment les violences subies sur internet peuvent détruire la femme, donnant des exemples de personnes cybharcelées en Afrique et qui ont dû se suicider.
Interrogée sur la présence de Majoie Houndji dans ce panel, Marilyne Agueh, assistante de projet à Oxfam Ghana, a confié que le profil de l’influenceuse béninoise était la personne ressource idéale pour cette thématique, victime du harcèlement numérique qu’elle a été et reconnue aujourd’hui comme « une très grande activiste du cyberharcèlement. Et qui mieux que Majoie pour nous édifier sur ce sujet. Le choix a été vite fait». D’ailleurs, « sa contribution à ce webinaire était très pertinente. Ses interventions ont été très appréciées par les participants qui ont déclaré avoir beaucoup appris d’elle. Elle nous a ouvert les yeux sur plusieurs contours du cyberharcèlement et a touché la sensibilité de chaque participant pour faire passer le message » a précisé la modératrice du webinaire avant d’ajouter que « plusieurs femmes n’ont pas ce courage de “speak out”, dénoncer toutes les violences qu’elles subissent en ligne ou physiquement. Heureusement, nous avons des femmes comme Majoie qui ont eu le cran pour dénoncer ces abus. Elle a donc été une source d’inspiration pour les participants».
Quant à la journaliste militante de lutte contre le cyberharcèlement, elle est plutôt heureuse de la résonnance que prend son combat dans la sous-région. « Lorsque, j’ai débuté ma lutte contre le cyberharcèlement au Bénin, j’ai toujours cherché à l’étendre en dehors du Bénin et me voir invité par Oxfam Ghana pour parler de cyberviolence est la preuve que le combat est entrain d’atteindre des niveaux donnés. Quand j’avais commencé en 2017, c’était sans l’aide de personne et j’étais la seule parmi ma communauté qui était constituée de personnes qui avaient participé à mon lynchage sur internet. J’ai dû me battre pour faire comprendre à ces personnes que le harcèlement numérique est un fléau qui mérite d’être reconnu comme tel. Si Oxfam a trouvé la lutte importante et que pendant ce webinaire plusieurs personnes anglophones pour la majorité, ont compris aussi l’importance du combat, le pouvoir des mots sur le psychique de la femme, l’existence réelle des violences faites aux femmes, je ne peux que me sentir fière » se réjouit Majoie Houndji au terme de ce webinaire. « Nous valorisons de telles collaborations car elles nous aident à atteindre nos objectifs organisationnels. Donc, c’est avec une grande joie que nous espérons de futures collaborations encore fructueuses avec Majoie quand besoin sera » a promis Marilyne Agueh, assistante de projet à Oxfam Ghana.
Grâce à l’activiste béninoise et ses collègues panélistes, ce webinaire qui avait pour but la protection des droits des femmes dans l’espace digital, a été aussi édifiant à bien d’égards notamment l’existence du cyberharcèlement, les lois mises en place pour combattre le fléau et les institutions pour reporter des cas de harcèlement sur internet.
Toundé Aliou (Coll.Ext)
