NOUVELLES MESURES DU GOUVERNEMENT AU PROFIT DES SOJACULTEURS : Le sourire revient sur le visage des producteurs, mais…

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Le gouvernement béninois annonce de nouvelles mesures au profit des producteurs de soja, opérateurs économiques et l’ensemble de la population. C’est à travers un communiqué rendu public le jeudi 16 novembre 2023 par le Secrétariat Général du gouvernement. Ces mesures prises au titre de la campagne de commercialisation du soja grain 2023-2024, fixent la taxe à 30 F cfa par kilogramme au lieu de 140 F cfa au titre de la campagne écoulée et le commerce du soja grain est rendu libre sur l’ensemble du territoire national. Cependant, cette libéralisation du marché va toujours poser un problème en ce qui concerne le prix du soja sur le terrain.

Wilfried AGNINNIN

Le sourire commence peu à peu par revenir sur le visage des producteurs du soja au Bénin. Cela fait suite aux différentes préoccupations posées par les acteurs de ce secteur dans l’écoulement de leurs produits.

Selon le communiqué du gouvernement, «le commerce du soja grain est libre sur l’ensemble du territoire national. Ainsi, les opérations d’achat, de vente, de transport, les prix, les dates de démarrage et de fin des opérations, sont librement fixés par les acteurs et l’exportation du soja est libre, sans agrément et se fait exclusivement par le Port de Cotonou». Dans la même dynamique, la contribution à la recherche et à la promotion agricole (Cra) perçue au cordon douanier, à la charge exclusive des exportateurs, est désormais fixée à 30 F cfa par kilogramme de soja grain au lieu de 140 F cfa au titre de la campagne écoulée.

Le problème de prix et l’écoulement des produits

Les nouvelles mesures prises par le gouvernement sont un début de soulagement pour les sojaculteurs. Cependant, tant que le prix ne sera pas harmonisé en tenant compte des réalités de la sous-région, le problème va toujours rester. Par exemple au Togo, la campagne 2021-2022, le kilogramme du soja était vendu à 650 F cfa et 500f Cfa la campagne écoulée. Par contre au Bénin, le 11 avril 2023, à la sortie d’une rencontre entre le chef de l’Etat Patrice Talon et les producteurs de soja, le prix a été revu à la hausse. Le soja conventionnel cédé à 270 F cfa, 250 F cfa le soja déclassé et le soja bio à 320 F cfa. A y voir, ces prix sont en dessous de ceux pratiqués au Togo. Selon le constat fait par nos confrères de “Matin Libre”, «dans les villages de Aoro, Frignon et Gnangba Kabila situés à Bassila, Sèmèrè et Ouaké, des camions continuent de convoyer de blocs de granite pour barricader les voies d’accès vers le Togo afin d’empêcher les producteurs d’y vendre le soja et l’anacarde. Mais la démarche pose problème». Cette situation prouve à suffisance que les prix du gouvernement béninois ne satisfont pas les producteurs. Raisons pour lesquelles, ils tentent, par tous les moyens, d’aller vendre leurs produits au Togo.

La décision selon laquelle, les opérations d’achat, de vente, de transport, les prix, les dates de démarrage et de fin des opérations, sont librement fixés par les acteurs, n’est pas la bonne. On se souvient de la même décision pour l’anacarde au cours de la campagne écoulée, décision qui a créé de la cacophonie sur le terrain. Le kilogramme était cédé à 250f voire 200f dans certaines localités. Chacun achetait au prix voulu et à volonté. Ce qui avait pénalisé les producteurs au profit des acheteurs qui ont véritablement tiré leur épingle du jeu.

Au regard de l’évolution du marché, le gouvernement ferait mieux de revenir sur l’option du prix plancher. Il s’agira de fixer un prix concurrentiel qui tient compte des réalités de la sous-région. Les acteurs notamment l’Union Nationale des Coopératives de Producteurs de Soja (Uncps) Bénin et la Société d’investissements et de promotion de l’industrie (Sipi-Bénin Sa) doivent également mettre en place un système de contrôle solide et sanctionner les récidives.

On comprend la vision du gouvernement Talon qui met tout en place afin d’avoir l’exclusivité sur les produits tropicaux notamment le soja, l’anacarde, le karité et autres. Ceci, pour servir de matière première aux industries en implantation à la Zone industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz). Cependant, il va falloir étudier minutieusement le marché, échanger avec les acheteurs extérieurs et les producteurs à la base pour pouvoir atteindre véritablement cette noble vision.

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