PARAKOU/DECES DE LOLO CHIDIAC : L’he Gbadamassi témoigne du parcours exceptionnel d’un brave homme

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L’ancien président fondateur des Buffles Fc du Borgou Michel Lolo Chidiac et ancien conseiller municipal de Parakou, a tiré sa révérence ce samedi 2 octobre 2021. La disparition brusque de cet illustre personnage aux qualités exceptionnelles a plongé le peuple béninois dans une profonde douleur. Dans son message de condoléances adressé à toute la population de Parakou et à la famille éplorée, l’honorable Rachidi Gbadamassi et ancien maire de la cité des Koburu, a rendu un véritable hommage à cet homme de grandeur. Des témoignages qui replongent le parcours exceptionnel d’un homme brave et doué accompli. Rachidi Gbadamassi retient sept grandes qualités indélébiles de Michel Lolo Chidiac. Il s’agit de son authenticité, spontanéité, conviction, dignité, l’ardeur, le courage doublé de témérité et le patriotisme. Ainsi, l’élu de la huitième Circonscription Électorale (Ce) regrette le départ pour l’au-delà de son ancien collaborateur qui laisse en lui un vide. Lisez ci-dessous l’intégralité de son message.

Daniel KOUAGOU

MESSAGE DE CONDOLÉANCES DE L’HONORABLE RACHIDI GBADAMASSI A LA COMMUNE DE PARAKOU ET À LA FAMILLE DU DOYEN MICHEL LOLO CHIDIAC À L’OCCASION DU RAPPEL À DIEU DE CE DERNIER

Papa Lolo Chidiac vivra toujours à travers son immense œuvre

A des milliers de kilomètres de ma terre natale, c’est avec consternation et émotion que j’ai appris tôt ce matin du 2 octobre 2021 le rappel à Allah le Tout Puissant et miséricordieux du doyen Michel Lolo Chidiac

A cet effet, à travers ces quelques mots, je présente mes condoléances les plus attristées à toute la commune de Parakou, à la communauté libanaise résident au Bénin, à toute la famille Lolo Chidiac du Bénin et du Liban et au peuple béninois.

Dès mon retour qui sera maintenant précipité, voici le texte que j’écrirai dans le livre de condoléances qui sera ouvert :

« Cher papa,

Préoccupé par mes occupations inhabituelles débordantes, je n’ai pas vu clin d’œil que tu nous faisais. Je n’ai pas vu que ça y est ! Tu étais proche de la félicité céleste.

En effet, ce n’est pas pour rien que tu as fait le bilan de ton parcours politique et du trajectoire du développement de la commune en mettant surtout en relief l’œuvre de mon père Mama Arouna et de moi-même. Tu étais resté très figé sur ta proposition de distinction et d’immortalisation à faire à papa Mama Arouna et à moi-même. J’ai trouvé que c’est un de tes nouveaux numéros : car quand tu es convaincu de quelque chose, c’est la fin du monde. Il n’y a que ça qui compte.

Je me souviens des conditions dans lesquelles tu avais créé les Buffles du Borgou car tu m’en parlais tout le temps. Je me souviens de notre longue conversation la veille du jour où tu devrais me passer la main à la tête de ce mythique club de football de notre pays. Tes instructions étaient fermés : “Que les Buffles du Borgou dominent l’Afrique !”. C’était toute une vision dont l’implémentation est encore en cours.

Je me souviens de nos oppositions corsées au Conseil Communal. Tu étais un chauvin de Parakou. Quand les intérêts de la commune sont légèrement égratignés, tu deviens incontrôlable et déchaîné. Et commençaient alors les envolés et écarts de langage. Enfin de compte, nous revenions à l’essentiel : “faire de Parakou la commune la plus belle, la plus forte et la plus unie du Bénin”. Ça là aussi c’est une vision dont l’implémentation est en cours.

Je me souviens que quand les signaux sont au rouge et que tu devrais jouer au médiateur, le ton de ton propos commence doucement en français. Subitement, il monte en Dendi (langue que tu affectionnes beaucoup). Il est grave en Batonu (langue des princes comme tu aimes le dire) que tu parachèves en Nagot (langue des petits princes selon toi) et très conciliant voire doux en Fon pour apaiser les représentants des sortissants du Sud qui sont nos frères, tu n’as jamais cessé de le rappeler à chaque instant !

Cher papa, tu n’es pas blanc. Tu n’es pas noir. Tu n’es pas metis. Tu es humain tout court. Au fond, tu es tout ça à la fois. Tu es libanais (j’ai connu Saint Chabel grâce à toi). Tu es béninois. Tu es parakois. Tu es Dendi, tu es Batonu, tu es Nagot, tu es Fon, tu es ce que tu es. Tu es qui tu es !

Tu es journaliste, tu es intellectuel, tu es commerçant, tu es opérateur économique, tu es entrepreneur culturel et sportif. Tu es acteur politique, tu es activiste. Tu es comme tu es, jamais tronqué, peu réservé, mais très humain et altruiste.

De ton immense œuvre, je retiens sept valeurs cardinales : 1) l’authenticité, 2) la spontanéité, 3) la conviction, 4) la dignité, 5) l’ardeur, 6) le courage doublé de témérité et 7) le patriotisme.

À présent que tu es arraché à notre affection, nous te pleurons. Mais puisque nous savons que tu as rejoint la félicité céleste, nous jubilons. Je te rassure que ton œuvre sera poursuivi à jamais.

Adieu homme téméraire, citoyen du monde et porteur de toutes les cultures !

Ton fils Rachidi Gbadamassi

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