Dans les pays sahéliens notamment le Mali, le Burkina-Faso et le Niger, le pouvoir est depuis quelques années aux mains des militaires. Arrivés au pouvoir suite à des coups d’Etats, les juntes au pouvoir ont justifié leurs actions par leur volonté de libérer les États de l’emprise coloniale et conduire les citoyens vers leur vraie indépendance qui se traduira par le développement de ces pays. Pour communier leurs efforts et porter leur idéal commun, les hommes forts de ces pays ont quitté l’historique Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en créant leur propre organisation nommée l’Alliance des États du Sahel (Aes). Sur le plan de la sécurité qui est l’un des véritables problèmes de ces pays, les juntes au pouvoir rivalisent d’ingéniosité pour en finir avec le terrorisme sur leur territoire.
Mais contrairement à ce que pensent de nombreux observateurs, des médias français comme Rfi et Jeune Afrique pensent que l’arrivée des putschistes et leur alliance avec la Russie n’a rien apporté d’autre que de plomber davantage le développement des pays de l’Aes surtout sur le plan sécuritaire.
Dans un récent article, ces médias ont révélé qu’une dizaine d’enfants d’une école coranique dans la commune de Mondoro à proximité de la frontière avec le Burkina Faso, ont perdu la vie dans une frappe de drone dans la nuit du 23 au 24 mars, au Mali. S’en est suivi disent-ils, la mort de 14 autres civils dont plusieurs femmes dans la région de Gao. Un drame sur lequel l’armée se serait refusée de se prononcer. Il soulève également la dissolution de certaines associations dont celle des étudiants par la junte, l’incapacité des autorités à approvisionner le pays en énergie électrique et le partenariat avec la Russie qui n’a apporté aucun changement concret. «Les militaires russes qui pilotaient les aéronefs ont été rappelés sur le front ukrainien. La Russie demontre ainsi une nouvelle fois son manque de fiabilité auprès de ses partenaires», disent-ils.
Au Burkina-Faso, Rfi dénonce l’interdiction de parutions et l’expulsion des journalistes, qui, à les croire, sont devenues les moyens de la junte pour mettre à terre la liberté de la presse. En parallèle, «la junte subit une importante pression de la part de la communauté internationale, notamment du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme pour mener des enquêtes transparentes et indépendantes sur des exactions imputées aux Fds». Plus loin, il est affirmé que «dans l’opacité la plus totale, la junte continue de pressurer les burkinabè et d’aggraver l’inflation. Le Fonds de Soutien Patriotique a annoncé cette semaine avoir récolté 130 milliards de F cfa essentiellement par le biais de taxes (sur l’essence, la téléphonie, etc…) dont 30 milliards depuis le début de l’année. L’usage de ces fonds n’a pas été clairement précisé».
S’en prenant à la junte au pouvoir au Niger, ces médias français ont affirmé que « les autorités ont décidé de mettre fin à la coopération militaire avec les États-Unis alors que la situation sécuritaire continue à se dégrader». À l’image du Mali et du Burkina-Faso, le Niger tisse des relations avec la Russie pour renforcer sa sécurité, qui jusque-là n’ont pas marché dans les deux pays voisins malgré la présence des soldats russes.
Visiblement, les armées au pouvoir dans les pays de l’Aes ont encore beaucoup à prouver pour convaincre leurs anciens alliés de leur volonté à conduire leurs pays vers un idéal rêvé.
Samira ZAKARI