COVID-19/AFRIQUE : Florent Couao-Zotti en colère contre certains journalistes

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Le traitement des informations ayant trait au coronavirus par certaines presses occidentales sème la panique surtout quand il s’agit de l’Afrique. Cette situation fait sortir l’écrivain béninois Florent Couao-Zotti qui met à nu la haine et le mépris que ne cessent de nourrir certains journalistes français à l’égard du continent noir. Lisez ici l’intégralité de cette déclaration de l’écrivain.

Edouard ADODE

« Les délires petits bourgeois et racistes de certains journalistes français…

La logique voudrait que l’Afrique soit à la traine, que les catastrophes soient son lot et que, par temps de Covid19, le continent noir batte les records de morts les plus inimaginables, les taux de contaminations les plus élevés, les nombres de sinistrés les plus incongrus, les hôpitaux dévastés, des foules de malades trainant dans les rues. La logique voudrait que l’Afrique soit à l’image de leurs discours habituels. Il y eut même le plus grand responsable de l’ONU qui annonça, du haut de son magistère, l’hécatombe qui guettait, appelant à accorder un œil larmoyant à ce continent promis à l’Apocalypse. Et au fur et a mesure que le temps passe, qu’au nord, les morts s’accumulent, que la catastrophe annoncée se réalise non, au sud, mais chez eux, l’incompréhension s’installe. Et puisqu’aucune explication plausible ne justifie cette résilience africaine face au Corona, l’on continue à reporter les prévisions pour plus tard. On ironise alors sur le dénuement sanitaire du continent, on fustige son organisation sociale, le caractère informel des travailleurs du secteur privé, bref, on fait croire au public que l’Afrique n’est pas à envier, mais plutôt à plaindre.

Ces gens continuent, avec leurs vieux logiciels, de parler du continent dans lequel ils ne sont jamais allés, qu’ils ne peuvent jamais appréhender parce qu’aveuglés par leurs complexes de supériorité et leurs racismes primaires. Ces gens continuent de penser que l’Afrique, terre la plus pillée par leurs élites militaires, économiques, religieuses, reste le continent de la misère et des incapables. Ils oublient que ses peuples ont une capacité de réponse à toutes les calamités et à toutes les guerres, incidentes ou entretenues. Ils oublient qu’il y a des savoirs endogènes et surtout des savants qui ne sont pas dans des laboratoires sophistiqués, mais dans la nature, dans les espaces libres qui produisent des résultats. En fait, ces journalistes bavards et prétentieux sont si jaloux de la situation des Africains par ces temps tumultueux qu’ils n’ont que l’insulte et le mépris pour parler d’eux. Cette attitude, en réalité, n’est pas si nouvelle. Elle vient d’une très vieille tradition journalistique française. Ils s’étaient tout le temps comportés ainsi avec les Chinois. Mais en se réveillant de leur mépris, ils se sont rendu compte que la Chine les a déjà dépassés. Et qu’à l’heure, c’est elle qui les assiste!»

Florent Couao-Zotti

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Actualité · Internationale

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