Les autorités burkinabè ont demandé le départ des troupes françaises basées dans leur pays, dans un délai d’un mois maximum. C’est à travers un courrier du ministre des affaires étrangères du Burkina-Faso adressé à Paris en date du mercredi 18 janvier 2023, dont l’Agence France Presse (Afp) a eu copie. Dans une interview accordée à la Radio-Télévision du Burkina (Rtb), le porte-parole du gouvernement Jean-Emmanuel Ouedraogo a confirmé le lundi 23 janvier 2023 ce retrait des militaires français du sol du pays des hommes intègres. Cependant, l’on se demande jusqu’où ira la décision du gouvernement du Président Ibrahim Traoré ?
Dans l’interview accordée à la Radio-Télévision du Burkina (Rtb), le porte-parole du gouvernement Jean-Emmanuel Ouedraogo soutenait « ce que nous dénonçons c’est l’accord qui permet aux forces françaises d’être présentes au Burkina Faso. Il ne s’agit pas de la fin des relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la France », selon ses propos rapportés par Rfi. Le Burkina-Faso a bel et bien demandé le départ des troupes françaises basées dans le pays, dans un délai d’un mois, a indiqué Jean-Emmanuel Ouedraogo en réponse au Président français Emmanuel Macron qui demandait à avoir plus d’éclaircissements sur cette demande du gouvernement burkinabè.
Cette décision intervient dans un contexte de crise sécuritaire marqué par des menaces terroristes que traverse le pays depuis plusieurs années. Le concours de la France à travers la présence de ses soldats sur le sol burkinabè pour lutter contre le terrorisme dans ce pays n’est plus à démontrer. Ces militaires français sont considérés aux yeux du monde comme des « sauveurs » du peuple burkinabè. Mais à y voir de près, le gouvernement et certains citoyens pointent du doigt accusateur les soldats français d’être à la base de la montée du terrorisme dans leur pays. Raison pour laquelle, le peuple du pays des hommes intègres veut se débarrasser de ces soldats sur son territoire. Le gouvernement aura ainsi le temps de faire le point et d’évaluer l’impact de la présence de ces troupes françaises au Burkina-Faso afin de tirer des conclusions.
Mais l’on se demande si le Burkina-Faso se suffit militairement pour faire face aux attaques terroristes qui continuent de faire des victimes dans le rang des populations. Le Président Ibrahim Traoré peut-il réellement emboîter le pas à son homologue malien Assimi Goïta qui avait demandé aussi en février 2022 le départ des soldats français de son pays ? Sur qui compte le président Traoré pour la lutte contre le terrorisme ? Autant de questions qui méritent d’être posées.
Wilfried AGNINNIN