EDITO : Fadégnon, Boccovo et Yarigo devant le tribunal de leurs consciences

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Fadégnon, Boccovo et Yarigo devant le tribunal de leurs consciences

Tous les résultats des examens de fin d’année sont tombés. Dans le Borgou, le Certificat d’Etudes Primaires (Cep) a donné un taux de 64,04%, le Brevet d’Etudes du Premier Cycle (Bepc) 20%, et le Baccalauréat 29,66%. Ces résultats bien que catastrophiques, n’étonnent guère compte tenu de certaines réalités qui ont caractérisées l’éducation dans cette partie du Bénin au cours de l’année scolaire 2017-2018.
En effet, les enseignants des trois ordres conduits par leurs responsables syndicaux, se sont aventurés dans une grève stérile qui a porté un coup dur au niveau déjà squelettique des apprenants.
Les enseignants des trois ordres réclamaient ainsi la valorisation de leur fonction par la mise en application de leur statut particulier. Les enseignants vacataires quant à eux, exigeaient l’augmentation du taux horaire de vacation et la suppression de la bancarisation des salaires.
Si cette grève a été nationale, il faut souligner le fait que les enseignants d’autres régions du pays n’aient rigoureusement pas suivi le mot d’ordre de leurs responsables syndicaux. En effet, tel un chien qui aboie sans mordre, ils ont beau fait du bruit, ils ont été conséquents envers eux-mêmes et ont fait emporter l’intérêt et l’avenir des apprenants au détriment de leurs intérêts personnels.
Contrairement à ces derniers, les enseignants du Nord et plus particulièrement ceux du Borgou ont soulevé tristement le trophée du meilleur département ayant bien suivi les mouvements de grèves. Ce trophée leur a été décerné en main de maître par le syndicaliste Kassa Manpo qui affirmait que le Borgou a été le département qui a mieux suivi les mouvements de grève au Bénin et l’en félicitait. Au finish, leur prétendue lutte pour laquelle ils ont sacrifié l’avenir des enfants a accouché d’une souris.

L’heure du bilan de conscience pour Fadègnon, Boccovo et Yarigo

Les têtes de prou de ces mouvements de débrayage étaient Maurice Fadègnon et Cyriaque Boccovo tous porte-parole du Front Uni des Syndicats des Trois Ordres de l’Enseignement dans le Borgou et l’Alibori ; et Roger Yarigo à la tête de l’autre syndicat des enseignants vacataires. Si en son temps, ceux-ci étaient dans le feu de l’action d’un syndicalisme enragé et aux aboies, aujourd’hui l’heure est au bilan. Les voilà donc devant le tribunal de leurs consciences. Après une lutte politique déguisée en lutte syndicale sans rien obtenir pour leurs syndiqués fascinés par une plateforme revendicative utopique et sournoise, aujourd’hui ce sont les âmes innocentes qui en font les frais. L’histoire retiendra ce triste rôle joué par ces trois hommes, a priori responsables, qui cette fois-ci ont cautionné l’hécatombe dans le rang des candidats aux divers examens. Maurice Fadègnon l’a bien reconnu d’ailleurs le vendredi, 10 août dernier, jour de la proclamation des résultats du Baccalauréat, au cours de son intervention sur le plateau spécial des chaînes de radios privées de Parakou, « … les candidats ont été les victimes collatérales de nos mouvements de grèves ». N’est-ce pas un aveu de culpabilité ?
Même si un jour, les auteurs de ce crime l’oubliaient, ces parents qui aujourd’hui ont les larmes aux yeux pour avoir englouti des sommes colossales dans le néant, ne les oublieront jamais. Ces jeunes filles qui ont perdu leurs virginités ou ont été victimes d’une grossesse non désirée par le fait de ces grèves ne les oublieront non plus; de même que ces élèves qui ont été obligés de changer la trajectoire de leurs vies en abandonnant les bancs pour d’autres horizons.
L’année scolaire 2017-2018, restera gravée en lettre d’or dans l’anale de l’histoire, avec les noms de ces messieurs qui ont sacrifié des âmes innocentes sur l’autel de leurs intérêts égoïstes et inavoués au nom d’un syndicalisme de sous-développement.

Barnabas OROU KOUMAN

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