Il n’est qu’un secret de polichinelle que la femme rurale surtout en Afrique a été depuis la nuit des temps, le pilier fondamental sur lequel repose la famille. Elle assure le bien-être de chaque membre notamment le père de famille pour qui elle doit être une épouse soumise et les enfants à qui elle doit inculquer des valeurs cardinales de vie en société. Mais, avec les transformations qui s’opèrent de plus en plus au sein des sociétés africaines à l’ère de la modernité, la femme rurale doit cesser d’être celle qui reste uniquement au sein d’un foyer et n’a rien d’autre à faire que d’exécuter les ordres de son mari. L’on observe aujourd’hui une nouvelle génération de femmes rurales qui s’affirment et font bouger les lignes en matière de développement de leur communauté. Sous la pluie comme le soleil, elles travaillent sans relâche pour sortir de l’ornière et arracher leur indépendance vis à vis des hommes. A travers les activités génératrices de revenus qu’elles mènent dans l’informel, elles sont d’un grand soutien pour leur conjoint dans la gestion des dépenses familiales et participent pour beaucoup à l’essor économique de leur pays.
De même, dans les pays en voie de développement, les femmes rurales représentent environ 43% de la main d’œuvre agricole. Ce secteur placé au cœur des priorités des gouvernants, a cessé d’être uniquement l’apanage des hommes. C’est un domaine sur lequel s’aventurent très bien les femmes de nos jours. En témoigne le thème de l’édition 2021 de la journée mondiale de la femme rurale, « les femmes rurales cultivent une alimentation de qualité pour tous ». Un thème qui rappelle le rôle joué par ces braves dans la production agricole.
Au Bénin, les femmes rurales représentent très fièrement les amazones du temps de la colonisation. Elles font partie des plus grands producteurs de vivrier et participent de ce fait, au renforcement de la sécurité alimentaire. Par ailleurs, la culture cotonnière qui naguère, prioritairement réservée aux hommes est aujourd’hui abordée par ces femmes rurales battantes et audacieuses. Elles ne laissent rien leur échapper et n’hésitent même pas à discuter les terres avec les hommes.
Au regard du rôle incontournable qu’elles jouent pour le renforcement de l’économie dans les pays en voie de développement, on peut dire sans risque de se tromper qu’une seule journée ne suffit pas pour les célébrer. Elles méritent toutes les attentions de la part des dirigeants. Il urge que des programmes d’appui soient mis en place au profit de ces braves femmes afin de les encourager à continuer le combat qu’elles mènent très bien.
Samira ZAKARI