FILIÈRE MANGUE AU BÉNIN : Une richesse mal exploitée

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Le coton a été, est et restera peut-être la principale culture d’exportation du Bénin et donc le principal produit pourvoyeur de devises qui contribue significativement à l’économie nationale. Les gouvernants qui se sont succédé au sommet de l’État depuis des décennies ont mené des actions pour la diversification agricole. Mais malheureusement, les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. C’est le cas de la filière mangue qui est mal exploitée et peu valorisée malgré sa richesse pour la devise nationale. Du coup, des tonnes de mangues pourrissent chaque année sous le regard impuissant des producteurs et décideurs politiques. Face à cet état de choses, il est temps que le gouvernement de la rupture mette en place une véritable politique de diversification des cultures de rente au Bénin notamment la mangue.

Wilfried AGNINNIN

La filière mangue souffre énormément au Bénin. Elle est mal exploitée malgré ses nombreuses richesses pour l’économie nationale. Une culture de rente plus produite dans la partie septentrionale du pays.

Transformation de la mangue, une source de devise 

Si la mangue est transformée, elle va créer de la valeur ajoutée, de l’emploi et stabiliser le prix sur le marché local, national, sous-régional et international. Des milliers de tonnes qui pourrissent chaque année peuvent apporter à l’économie nationale plusieurs milliards de francs Cfa, si elles arrivent à être transformées.

La diversification agricole, l’impératif !

Depuis 2016, le gouvernement de la rupture a entrepris des réformes dans le secteur de l’agriculture. Ce qui a permis la création des Agences Territoriales de Développement Agricole (Atda) regroupées en pôle. Cependant, la question de la diversification agricole qui consiste à développer les autres cultures de rente reste à revoir. C’est pourquoi il est indispensable pour changer la donne, d’appuyer significativement la diversification et la promotion d’autres filières agricoles en dehors du coton. Il s’agit notamment de mangue, ananas, anacarde, crevette et palmier à huile. Ces filières permettront d’accroître les volumes des exportations des produits agricoles au Bénin.

La Fenaprom, engagée pour renverser la tendance

Créée en 2019, la Fédération Nationale des Producteurs de Mangues du Bénin (Fenaprom) est une faîtière qui entend valoriser la filière mangue. « D’ici 2026, la Fenaprom est une organisation performante, dont la gouvernance et le leadership institutionnel assurent à ses membres des services de qualité appropriés et contribuent à une production nationale de mangue répondant aux besoins de qualité et de demande du marché », telle est sa vision. Grâce à ses partenaires techniques et financiers notamment la Plateforme Nationale des Organisations Agricoles et Professionnelles (Pnoppa), le Programme d’Appui au Secteur du Développement Rural (Pasder 3) et l’Agence Territoriale de Développement Agricole (Atda) pôle 4, elle mène des actions pour la concrétisation de cette vision d’ici 2026. Pour le président de la Fenaprom Mamadou Chabi, la filière mangue a encore de beaux jours devant elle. C’est pourquoi, à l’occasion de l’Assemblée Générale (Ag) ordinaire le samedi 9 avril 2022 à Parakou de la Fenaprom, il a invité les différents membres des coopératives à plus d’engagement et de détermination. Le président Mamadou Chabi a saisi l’occasion pour plaider auprès du gouvernement de la rupture et des partenaires techniques et financiers pour plus de financement. Il compte par ailleurs, effectuer des voyages dans plusieurs pays de la sous-région avec les membres de son bureau pour plus d’expérience.

La Côte d’Ivoire, un bel exemple à suivre

La mangue est l’un des principaux fruits cultivés en Côte d’Ivoire avec la banane et l’ananas. Une filière très orientée à l’exportation, avec le marché européen. Ce pays a entamé ses exportations pour le compte de la campagne 2022, depuis le mardi 5 avril 2022. Selon les informations recueillies sur le site internet de l’Agence Ivoirienne de Presse (Aip), « une station de conditionnement de mangues, “Oriane Fruits”, qui a ouvert en 2021 à Badikaha, dans le département de Niakara, a effectivement démarré ses activités le 5 avril 2022 avec une cinquantaine d’employés, et ce, au titre de la campagne 2022 ». Le démarrage de ses activités est accompagné par des exportations, par avion pour les mangues colorées, et par bateau, quant aux mangues vertes, en direction du Maroc, et ce, à partir d’Abidjan.

Pour le réel développement de la filière mangue au Bénin, il va falloir mettre l’accent sur la diversification agricole. Le gouvernement du président Patrice Talon à travers le ministère de l’agriculture doit également lancer une campagne de commercialisation et d’exportation pour la filière mangue comme cela se fait pour le coton, l’anacarde et le karité. Le côté de la conservation ne doit pas aussi échapper au gouvernement.

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