Permettre aux participants de s’abreuver dans la culture Baatonu, Boo et Fuldudé, montrer les richesses de ces valeurs culturelles et contribuer à leur valorisation. Tel est l’objectif que poursuivent les organisateurs du Festival du Tako. Après le succès de la première expérience, la deuxième édition du festako a eu lieu à Bembéréké le week-end dernier.
Le Tako est une tenue traditionnelle faite à base de coton tissé et cousu. Il est partagé par les groupes socioculturels Baatonu, Boo et Peulh. Très prisé par les Baatombu, le Tako représentait autrefois une richesse pour eux. A cause de sa valeur et son prestige, le Tako était réservé aux rois et hauts dignitaires. Il existe plusieurs variétés du Tako et plusieurs styles d’habillement. Le Tako se porte avec un bonnet dont chaque orientation a une signification donnée.
C’est sans nul doute, fort conscient de cette riche histoire du Tako et surtout de son importance dans la culture Baatonu que des jeunes de Bembéréké ont pensé à ce festival dénommé Festako.
Après l’expérience de 2017 qui était la première, la deuxième édition a eu plus d’éclat. En témoigne la présence active des populations et celles des autorités à divers niveaux.
Au delà de l’objectif principal, le Festako est une occasion de brassage entre ces trois groupes socioculturels qui ont plusieurs valeurs en commun, un brassage entre les fils et filles d’une même aire culturelle et surtout un cadre adéquat de promotion de l’économie locale.
Marcus Gavey a affirmé qu’, « un peuple qui ne connait pas son passé, ses origines et sa culture, ressemble à un arbre sans racines ». C’est ce qui donne un sens à ce festival.
En effet, dans un contexte où la modernité et les TIC pervertissent l’Afrique dans tous les domaines, ce festival vient rappeler à une jeunesse en déperdition ses racines et à une vieillesse multicolore son origine. Il suffit de voir au champ du festival, les festivaliers habillés en Tako, pour qu’une grande fierté anime le Baatonu. L’élégance mélangée au prestige donne une allure majestueuse au porteur du Tako.
Cette originale et très belle initiative doit faire école dans toutes les communes où le Baatonu, le Boo et le Peulh sont parlés. Nous devons tendre à avoir un festival national voir international du Tako. Le Tako à l’instar des costumes, doit être exporté hors de nos frontières car c’est notre propriété, notre fierté.
Le Tako Baatonu est entrain d’être révélé!
Barnabas OROU KOUMAN