Le service

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Maladroitement appelées servantes, les serveuses de bar sont de jeunes femmes ou jeunes filles qui travaillent dans des bars, restaurants ou cafés. Elles y accueillent des clients et les servent en repas, boissons…
Dans un passé récent, cette profession était exclusivement réservée aux étrangères notamment les togolaises. Aujourd’hui, nos sœurs béninoises font de cette profession une chasse-gardée, à défaut de trouver mieux, se défendent-elles.
En quête d’un mieux-être, elles sont souvent recrutées par des propriétaires de bars à la faveur d’un simple entretien verbal, sans aucun contrat écrit. A peine le salaire verbal fixé qu’elles deviennent taillables et corvéables à merci.
Tôt les matins, elles se rendent au service pour l’entretien des lieux et pour la vaisselle. Premières à venir au bar, elles sont les dernières à quitter les lieux parfois sous les yeux provocateurs des propriétaires ou d’autres clients noctambules généralement appelés ‘’Dc’’ entendez Dernier Client. Les plus belles serveuses de bar deviennent la proie facile de certains propriétaires indélicats qui abusent d’elles. Lorsqu’elles résistent aux avances de ces patrons, elles rencontrent sur leur chemin tous les malheurs.
Finalement, « nous finissons par céder aux avances des propriétaires car, exprès, ils restent nous devoir deux à trois mois de nos maigres salaires… », a laissé entendre dame Antoinette une togolaise serveuse dans un bar de Parakou. Elle précise  « impuissantes devant les menaces de certains patrons, nous finissons par nous livrer bon gré mal gré… »
A tous ces traitements dont les serveuses sont les victimes s’ajoutent les besoins fondamentaux qu’elles doivent satisfaire tels que se nourrir, payer le loyer, assurer leur déplacement en ville, se soigner et naturellement se rendre belles pour plaire.
Mais face à tous ces besoins qu’aucun salaire dérisoire de serveuse de bar ne peut satisfaire, nos serveuses se trouvent dans l’obligation de céder aux avances non seulement de leurs patrons mais aussi et surtout à celles des clients, alors bienvenue la débauche.
Appelons les choses par leur nom, derrière la profession de serveuse de bar, se cache une autre : la prostitution.
Avouons que l’une des causes de ce phénomène n’est rien d’autre que la pauvreté.
Oh dame misère, quand tu nous tiens!
O. Moumouni CHABI

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Editorial

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