ÉDITO : Où est le nouveau départ ?

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ÉDITO

Où est le nouveau départ ?

En 2016, les béninois optaient pour un nouveau régime à la tête de leur pays afin de rompre avec une certaine pratique dans la manière de gérer les affaires publiques. D’ailleurs, c’est ce qui constituait le thème central de la campagne du candidat Patrice Talon, « rupture et nouveau départ».

Au nombre des pratiques qui exaspéraient les béninois, on pouvait citer le culte de la personnalité, la trop grande présence du chef de l’État sur les chantiers, une communication à outrance, la politisation de l’administration et bien d’autres.
Ainsi, dès son accession à la magistrature suprême en 2016, Patrice Talon a opté pour plus d’actions loin des micros et des caméras au nom de la «normo-communication ». Par conséquent, les ministres étaient plus visibles que le chef de l’État sur les chantiers. Rares étaient les affiches qui comptaient l’image de Patrice Talon dans les rues. Dans l’administration, une sérénité a été retrouvée dans le processus de nomination des cadres à divers niveaux surtout dans le secteur de l’éducation. Il n’était plus question de relations ou d’appartenances politique, régionale ou ethnique.

Mais que constate-t-on aujourd’hui ? Tout porte à croire à la résurgence de ces pratiques avec lesquelles on prétendait rompre définitivement. Même si, elles sont loin d’atteindre la proportion d’antan, elles vont quand même de plus en plus grandissantes. En témoignent les multiples descentes du chef de l’État sur les chantiers d’asphaltage à Cotonou le week-end dernier. De même, rares sont les fonctionnaires qui sont surpris de leurs nominations comme au début du pouvoir. Tout le monde sait désormais qu’il faut faire une petite démarche pour que les choses aillent vite. La supposée fiche de renseignement qui aurait été envoyée aux enseignants du primaire cette semaine semble confirmer le fait. Une fiche de renseignement sur laquelle il est même demandé à l’enseignant de donner des informations sur son appartenance politique avec précision. Il y a quelques semaines en arrière, les rues de Porto-Novo étaient décorées par les effigies du chef de l’État Patrice Talon.
Des faits qui semblent se présenter comme une panne de la Rupture par rapport à ses idéaux de départ. On se demande alors si c’est cela le nouveau départ qui avait été promis au peuple.

Certes, il était reproché à la Rupture de tomber du coup dans l’extrême antipode de certaines pratiques observées sous l’ancien régime, mais en voulant mettre les choses dans les normes, le chef de l’État Patrice Talon et les siens ne doivent pas perdre de vue leur objectif premier.

Edouard ADODE

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