RESTAURANTS ET GARGOTES DANS LES VILLES DU BENIN
Ces grandes zones de propagation du Covid-19 négligées
. Les recommandations du Dr Ariano Nouatin
Le nouveau coronavirus se transmet à grande vitesse et d’une personne à une autre par voie respiratoire ou par contact d’une personne avec un objet déjà infecté. Ainsi, la plupart des gestes-barrières recommandés exigent de chacun le respect strict de certaines règles d’hygiène. Mais chez plusieurs vendeuses de nourriture à Parakou, l’hygiène en ce qui concerne l’utilisation des assiettes, gobelets et cuillères laisse à désirer exposant ainsi les consommateurs à de grands risques de contamination au Covid-19. Une situation qui apparemment préoccupe très peu les autorités sanitaires au Bénin.
Débora YAROU (Stg)
Si se laver les mains et éviter d’être en contact direct avec les gens permettent de prévenir la pandémie du Covid-19, le fait de manger au dehors chez les bonnes dames au bord des voies peut anéantir ces pratiques sanitaires. Car « si la bonne dame est contaminée et vous sert un repas avec une cuillère et une assiette alors la contamination est bien possible si elle ne se lave pas les mains avant de servir ce repas », a expliqué le docteur Nouatin Ariano, médecin généraliste communautaire. En plus de cela, il y a l’utilisation des mêmes assiettes, cuillères et gobelets par différentes personnes chez les vendeuses de nourriture.
En effet, il est souvent constaté à l’entrée de plusieurs maquis, mini-restaurants et autres gargotes des dispositifs de lavage des mains. Les clients s’adonnent à ce rituel exigé par les gouvernants avant d’avoir accès à l’intérieur de ces lieux qui apportent une solution à un problème pressant des populations. Mais chez un bon nombre des bonnes dames situées au bord des rues, tel n’est pas le cas. Aucune mesure sanitaire n’est observée. Dans nombreux de ces lieux, l’hygiène laisse même à désirer.
Ainsi, le gobelet utilisé pour servir un client est utilisé pour servir un autre sans être lavé avec du savon par ces vendeuses de mets, en l’occurrence celles qui vendent tout ce qui se boit comme la bouillie, le tapioca, le yaourt de maïs souvent appelé ‘’Akpan’’ et bien d’autres. « Donc le risque de contamination est très très élevé », a fait savoir le médecin. Mais chose curieuse, ces femmes qui nourrissent des milliers de personnes par jour banalisent ce risque en se remettant tout simplement à Dieu. Comme constaté auprès d’Abibatou vendeuse de haricot, « il suffit que les clients se lavent les mains à l’eau et au savon avec l’eau de la vaisselle ou celle à boire. Plusieurs autres maladies avaient fait vent entre temps et elles sont parties ». Elle croit que « de même, coronavirus partira, c’est Dieu qui nous protège ». Certaines mêmes font juste semblant de faire bouillir les cuillères en les mettant dans une casserole posé sur un foyer sans feu.
Un autre phénomène selon le médecin généraliste communautaire, ce sont les vendeuses qui parlent en vendant. « Si les gouttelettes de salive tombent dans le repas le sujet qui consomme ce repas est exposé à une contamination », a-t-il précisé. Le risque reste le même chez les vendeuses qui servent les mets qu’elles vendent avec les mains aux clients. Ainsi, la même main qui entre dans le repas vendu, touche à la fois aux pièces de monnaie et pire au cas où ces dernières sont enrhumées, elles se mouchent avec un pan de leur pagne et continuent par servir sans se laver les mains. Ces pratiques en cette période de lutte contre la propagation du Covid-19 favorisent la contamination. C’est un « réel danger pour la population », a dit le médecin.
Quelques recommandations à l’endroit des bonnes dames et des clients
Il est important que des précautions soient prises au niveau des deux acteurs de ce marché en cette période de crise sanitaire. Ainsi, le médecin généraliste prodigue quelques conseils aux bonnes dames. D’abord, elles doivent « laver les plats et les fourchettes à l’eau et au savon, chauffer les fourchettes et les cuillères avant de servir aux clients ». Ensuite, ces femmes doivent « porter des bavettes ou les masques de protection en servant la nourriture aux clients ». En plus, le médecin recommandent qu’elles « se lavent régulièrement les mains à l’eau et au savon » et enfin « mettre en place un mécanisme permettant de maintenir les repas toujours chauds dans la mesure du possible ».
Quant au client, le docteur Nouatin Ariano leur conseille d’ « éviter de consommer les repas aux bords des voies ». Il dit qu’ « à défaut, il faut consommer les repas souvent chaud et exiger le respect des règles d’hygiène citées plus haut avant de se faire servir ».
Conseil à l’endroit de la population en général
Pour une alimentation qui permettra de lutter au mieux contre le Covid-19, Nouatin Ariano médecin généraliste communautaire recommande à la population, « la consommation des repas chauds, des aliments qui peuvent être désinfectés à l’eau et au savon ». Aussi, la consommation des fruits et légumes est vivement conseillée.
Pour finir, le docteur a attiré l’attention de la population sur la consommation du pain et des friands qui sont des aliments fortement manipulés par la grande masse en cette période de pandémie.