BENIN/MAUREL HOUNGBEDJI À PROPOS DE SON ONG DAGBEMABOU : « Cette Ong est à l’image de la jarre trouée où chacun de nous,.. est appelé à boucher de ses doigts »

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Il est béninois vivant en Belgique. Très attaché à son pays de naissance, Maurel Leolus Houngbédji n’entend pas rester en marge du développement du Bénin. À cet effet, le comptable de formation, négociateur international résident en Belgique a créé l’Ong « Dagbémabou » dont il est le président. Dans cet entretien, il partage sa vision, ses projets et ses ambitions pour un monde plus équitable mais aussi il ouvre une grande parenthèse sur son imminente arrivée au Bénin les bras chargés.

David KABA (Coll Ext)

Journaliste : Vous êtes un béninois de la diaspora en Belgique et président de l’Ong Dagbemabou. Que signifie « Dagbemabou » et quels sont les objectifs visés par votre Association ?

Maurel Leolus Houngbédji: Dagbémabou, en langue fon, signifie ‘’le bien fait n’est jamais perdu’’. En effet, je suis quelqu’un de naturellement emphatique et je suis aussi de ceux qui croient fermement que la solidarité, l’entraide sont des valeurs auxquelles tout Homme sensé et disposant d’un cœur ne peut se dérober. Pour moi, nous pouvons et nous devons faire du bien une valeur partagée sans laquelle la vie n’est pas humainement vivable. D’ailleurs je crois que cela ne dépend pas de notre position sociale ni de notre capacité financière : pauvres comme riches doivent participer mutuellement à se donner du bonheur qui, en réalité, n’a pas prix.

Alors nous poursuivons plusieurs objectifs. De façon spécifique « Dagbémabou » entend porter assistance aux plus démunis et aux enfants déshérités ; promouvoir la culture et la connaissance de l’histoire africaine ; faciliter la formation et l’insertion professionnelle des jeunes dans les métiers d’avenir tels que le numérique et l’énergie solaire mais aussi accompagner la dynamique du gouvernement béninois en ce qui concerne la promotion des activités sportives professionnelles.

Vous êtes déjà enregistré dans votre commune en Belgique et bien sûr au Bénin aussi ; c’est dire que vous êtes une Ong de dimension internationale : quelles sont vos actions déjà réalisées ?

Nous sommes une Ong enregistrée et donc légalement reconnue ici en Belgique. Notre siège social est situé à l’avenue Eugène Mullendorf, 114 Boite Verviers. Au Bénin, nous nous sommes fait également enregistrer au ministère de l’intérieur et de la sécurité publique. Notre siège est situé dans le département du Littoral, commune de Cotonou, 2ème arrondissement au quartier Yénawa. Alors cela fait-il de nous une Ong internationale ? Monsieur le journaliste, je veux rester modeste et laisser les mois, les années à venir nous le confirmer.

En termes d’actions, nous avons déjà mobilisé plusieurs partenaires, les bonnes volontés pour donner corps à nos projets. C’est d’ailleurs l’occasion de remercier toute l’équipe mobilisée derrière moi ici en Belgique. C’est aussi l’opportunité pour moi de saluer ces personnes sensibles à notre projet qui nous ont visité et fait des dons de différentes natures. Je veux leur dire toute ma gratitude et leur souffler que « Dagbémabou » est un patrimoine commun qui n’existerait pas sans eux. Cette Ong est à l’image de la jarre trouée où chacun de nous, sans distinction de race, de sexe et de position sociale est appelé à boucher de ses doigts. Nous avons donc, grâce à une grande collecte de dons, envoyés des conteneurs vers le Bénin. Nous n’avions pas communiqué sur cette activité, la première de notre Ong car au-delà de la visibilité qu’on donnerait à nos actions, c’est ce grain de bonheur que nous semons dans les cœurs qui est le plus important. Toutefois, nous pensons qu’il est important de communiquer pour rassurer nos généreux donateurs que leurs cadeaux sont envoyés à qui de droit.

Vous êtes annoncés pour le 8 janvier 2023 au Bénin. J’imagine que ce n’est pas pour une balade de santé. Quelles sont les activités phares qui vont meubler votre séjour ?

Loin de là ! (sourire…). Cette date a été choisie à dessein. En effet, mon très cher beau pays célèbre le 10 janvier, la fête des religions endogènes. C’est une fête à la fois culturelle et cultuelle qui, pour moi, est l’expression même de la beauté, de la splendeur, du charme de nos réalités traditionnelles. C’est un rendez-vous annuel très attendu pour les béninois authentiques qui ne renient pas leurs cultures, leurs traditions, us et coutumes dans toutes leurs diversités. Alors c’est bien entendu un retour aux sources pour contempler la diversité culturelle et cultuelle de notre beau pays.

Evidemment, d’autres activités sont prévues telles que les dons aux populations démunies, la signature d’une série de partenariats avec des Ong locales qui s’investissent dans les mêmes secteurs que nous. C’est d’ailleurs l’occasion de remercier le gouvernement du Bénin qui nous a facilité les diverses démarches. En effet, grâce au ministère de l’intérieur et de la sécurité publique, nous sommes désormais enregistrés et nous disposons d’un certificat d’immatriculation fiscale pour nous assouplir les démarches afin d’acheminer les dons collectés en Europe vers le Bénin. Bref, notre arrivée au Bénin sera la consécration de notre Ong et le démarrage officiel d’une aventure passionnante entre les peuples noirs et blancs dans les échanges, la solidarité, l’égalité, le partage et l’amour.

Alors quel est votre message à l’endroit de vos partenaires belges qui ont cru à votre projet et qui le soutiennent ?

Gratitude ! Ce sont des personnes ordinaires comme vous et moi mais qui sont exceptionnelles de par la grandeur de leur cœur. Notre séjour au Bénin tout prochainement entend sceller cette solidarité, ce partage pour dire à tous ceux qui y ont cru sans avoir vu et à ceux qui verront sans avoir cru que le bienfait n’est jamais perdu. Car, comme le disait l’autre, « nul n’a le droit d’être heureux tout seul ».

Avez-vous un appel à lancer aux autorités béninoises à divers niveaux ainsi qu’aux populations et plus particulièrement à la jeunesse ?

Je voudrais très sincèrement saluer chaleureusement le gouvernement béninois pour toutes les réformes qui sont opérées pour impulser le développement de notre pays. Grace au président Talon, un leader éclairé, le Bénin se rend compétitif au plan international. L’art, la culture, le tourisme, le sport, le numérique etc…sont aujourd’hui des secteurs en plein essor. C’est une fierté et l’Ong Dagbémabou se positionne déjà comme un grand promoteur de la destination Bénin. Je voudrais inviter les populations à comprendre que la pauvreté n’est pas une fatalité ; c’est un état d’esprit. Nous sommes riches de ce que nous sommes et non pas toujours de ce que nous avons. Dans la solidarité et le partage, aucune barrière n’est infranchissable. Mon message à l’endroit de la jeunesse, est une exhortation au travail et au travail bien fait. Je les invite à ne pas rester en marge de l’épopée qui s’écrit. Le Bénin n’est plus un pays parmi les autres. Ils ont pour devoir de garder allumée la flamme du développement pour illuminer davantage ce bel avenir que nous appelons de tous nos vœux.

Merci M. Maurel pour cet entretien, un dernier mot pour conclure.

Mon mot de la fin est tout simplement un grand merci à vous de nous avoir accordé cet entretien. Par votre canal, nous avons exposé notre vision, nos actions et nos projets à court et moyen termes. Je voudrais ici remercier toute mon équipe au Bénin comme en Belgique et tous ceux qui nous suivent partout dans le monde. Big up à nos généreux donateurs et d’avance merci à tous ceux qui prendront le train en marche : Dagbémabou, le bienfait n’est jamais perdu !

Interview réalisée par David KABA

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